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  • Burkina Faso / Unité - Progrès - Justice

Résorption des écoles sous paillote : Le ministre visite 8 infrastructures réalisées dans le cadre d’un projet problématique

Le ministre de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, le Pr Stanislas Ouaro, a visité ce jeudi 14 mars 2019, 8 écoles dans le Boulkiemdé. Ce sont au total 11 blocs de 3 classes construits par l’entreprise ‘’Nakingtaoré’’ dans cette province sans avoir reçu le moindre franc. La faute à un contrat signé avec une société qui aujourd’hui, a curieusement disparu. Cette affaire rocambolesque fait l’objet d’une enquête de police et d’une procédure judiciaire dans la logique desquelles le ministre a tenu à faire le constat sur le terrain.
C’est au pas de course que la délégation ministérielle a parcouru les sites des écoles de Kindi B, Koné B, Nassoulou, Gourongo, Nadiala A, Loullé classique, Basziri Sidnooma et Minbilin dans la province du Boulkiemdé. Et là on retrouve 8 des 11 sites ayant bénéficié de la construction d’un bloc de 3 salles de classes par l’entreprise « Nakingtaoré » pour un coût global de plus 275 000 000 F CFA. A l’origine, le projet était porté par des particuliers en vue de la résorption des écoles sous paillote sur financement de partenaires étrangers, mais il s’est transformé en une invraisemblable affaire d’escroquerie de haut vol. En effet, après un appel d’offre et un contrat signé en bonne et due forme, l’entreprise « Nakingtaoré » est sélectionnée et convaincue d’engager les travaux sur tous les sites et malgré des appels de fonds sans succès pour achever les travaux, elle a achevé les infrastructures dans la plupart des sites.
Face à cette situation, Larba Porgo, le PDG de l’entreprise refuse de remettre les clés pour l’accès aux salles de classes supposées remplacer les paillotes précaires. Mais c’était sans compter avec l’urgence et la tentation d’intégrer de meilleurs cadres de travail chez les enseignants et élèves. Les serrures seront alors forcées par des acteurs las d’attendre et les classes sont investies pour les apprentissages. Ce sont donc des infrastructures fonctionnelles non encore la propriété de l’Etat que le ministre a visitées. A l’issue de ce constat, il a reconnu l’impatience légitime des acteurs, constaté la réalisation effective des classes visiblement bien faites en attendant les expertises techniques et a laissé entendre que l’Etat attend le rapport de l’enquête de police pour établir la véracité et les contours de l’escroquerie avant d’envisager la procédure de récupération des réalisations.
L’autre aspect est que ces constructions n’ont pas intégré les équipements, les latrines et forages conformément aux normes en vigueur actuelles. Cette dimension devra également être prise en compte dans la suite procédure. En attendant, ces 33 classes constituent une bouffée d’oxygène à l’offre éducative dans la province où les communautés et les acteurs se sont mobilisés autour de cette visite. L’entreprise par la voix de son PDG dit s’en remettre au gouvernement et voudrait éviter tout conflit qui pourrait s’avérer préjudiciable à un secteur social de base comme l’éducation. Le ministre s’est voulu rassurant quant à une issue heureuse pour toutes les parties.
DCPM/MENAPLN.